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| for intérieur |
Que doit-on écrire:
‘’Dans son fort intérieur’’ ou ‘’dans son for intérieur’’ ?
L’expression est fort populaire
et signifie « au plus profond de la
conscience de soi »[1].
Mais quelle est sa graphie ? Pour nombre de ceux qui l’utilisent souvent
sans avoir à l’écrire, la question paraît inattendue ; l’occasion de
l’étudier devrait toutefois être la bienvenue.
Comme le signale le titre, on
peut être amené, dans l’écriture de l’expression, à douter entre les homophones
‘’fort’’ et ‘’for’’, ou même à privilégier le premier, car le second est
quasiment inconnu des francophones.
Le mot ‘’fort’’ est à la fois un adjectif, un adverbe et un nom. En tant
qu’adjectif, il désigne celui qui a beaucoup de force, qui est vigoureux,
robuste. En tant qu’adverbe il signifie d’une manière forte, intense ou
beaucoup, extrêmement. Nom, enfin, le mot ‘’fort’’
désigne une personne ayant beaucoup d’énergie physique ou morale.
Quant au mot ‘’for’’, le français l’a emprunté au
latin ‘’forum’’ qui signifie ‘’tribunal’’[2].
A part en droit où le mot signifie ‘’le
lieu où une action (judiciaire) doit être ouverte’’[3],
comme dans l’expression « le
tribunal du for », for n’est resté dans l’usage qu’en
des locutions, dont ‘’dans son (mon, ton,
notre…) for intérieur’’.
‘’Le for intérieur’’ ou ‘’le
for de la conscience’’ [4] est donc le jugement de la
propre conscience. Dès lors, quand une personne dit « je sais dans (en) mon for intérieur que… », elle veut
dire « je sais au plus profond de ma
conscience que… ». L’usage de ‘’fort’’
à la place de ‘’for’’ dans cette
expression est donc erroné.
Exemple :
Il
défend fort élégamment son opinion, pourtant dans son for intérieur, il n’est pas
absolument certain d’avoir raison.
Supplément :
Le contraire de ‘’for
intérieur’’ (le jugement de la conscience) est ‘’for
extérieur’’ (l’autorité de la justice humaine).
Exemples :
« Que
les lois de nature, qui obligent toujours au for intérieur, n'obligent pas
toujours au for extérieur »[5].
« La
conscience, le for intérieur [comme l'appelle l'université de Salamanque] est
d'une autre espèce ; elle n'a rien de commun avec les lois de l'État »[6].

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