« Vaugelas dit que la question des participes est ce qu'il y a, dans toute la grammaire française, de plus important et de plus ignoré ; j'aimerais mieux dire, ce qu'il y a de plus embarrassant », d’après Antoine Fabre D'OLIVET (1767-1825). Si vous-vous intéressez aux règles de grammaire particulièrement axées sur le participe passé des verbes et son accord, vous n’aurez jamais de cesse de donner raison à cet auteur, mais aussi à celui qu’il a cité. Le numéro présent vous en fournira un exemple.
Il est d'une règle générale que tout participe passé, employé dans les temps composés d'un verbe actif, s'accorde en genre et en nombre avec le régime direct, quand il est précédé de ce régime : La femme que nous avons vue ; Nous les avons entendus.
D’après cette règle on pourrait aisément dire ''les 1000 F que ça m’a coûtés''. Mais il n’en est rien ! C’est là une des exceptions à cette règle !
En effet, les verbes comme courir, coûter, durer, mesurer, peser, vivre, valoir… introduisent des compléments de durée, de mesure ou de prix qui ne sont pas des compléments directs mais des compléments circonstanciels. Le participe passé de ces verbes est invariable.
Exemples :
- les 100 mètres que Bolt a couru ;
- les deux tonnes que ce bœuf a pesé ;
- les 95 ans que mon grand-père a vécu.
Il en est de même pour certains verbes comme ''passer'' lorsqu’ils introduisent les compléments sus cités : les deux semaines que nous avons passé ensemble, les deux heures que la panne m’a pris…
Exception de l’exception, on fait l’accord lorsque ces verbes sont employés transitivement (avec un complément d’objet direct) ou au sens figuré.
Exemples :
- Je suis conscient des dangers que vous avez courus (ici danger n’exprime pas une mesure comme le ferait ‘’’100 m’’.) ;
- Les efforts que ce travail m’a coûtés (ici ‘’efforts’’ est employé au sens figuré) ;
- La valise que j’ai pesée ;
- L’histoire que nous avons vécue.
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